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RDC:ENFER ET OU LE PARADIS DES TUTSIS

Nul  n’a  le droit d’effacer une page de l’histoire d’un peuple, car un peuple sans histoire est un monde sans âme :   Elikia M’bokolo

Historiquement, les Tutsis ou Tutsi sont un groupe des  populations habitant la région  des  grands Lacs africains,  ils ont été souvent appelés Watutsi ou  Watusi, nilotiques, peuples pasteurs…..etc.

Les Tutsis forment un sous-groupe des  Banyarwanda et de  Barundi, qui résident principalement au Rwanda et au Burundi, mais d’importantes populations se trouvent, en République Démocratique du Congo, dont leurs antériorités  séculaires dans ce pays  date dépuis la nuit du temps.

C’est  durant la période coloniale,  que les  colons  européens et l’Église catholique avaient créé de toutes pièces  des ethnies  dites  Tutsi, Hutu et ou Bantou  par ailleurs qui n’existaient  pas ou qui avaient d’ autres connotations  sur le plan  social ou socio-économique.

Il convient   de signaler  que depuis   l’arrivée des européens dans ce continent, l’Afrique a vécu plusieurs facettes destructrices et prédatrices de son histoire. De l’esclavagisme à l’indépendance, en passant par le colonialisme et le néocolonialisme. L’Afrique a subi près  de 400ans de   l’esclavagisme, 100 ans de colonialisme et maintenant 60 ans de néocolonialisme.

LE CALVAIRE  DES  TUTSIS   EN  RDC   NE  DATE  PAS  D’AUJOURD’HUI

La  question de la nationalité des Tutsi  est certainement le problème le plus douloureux et le   plus complexe auquel le Congo a été confronté en 60 ans d’indépendance. Il s’agit  du problème central qui explique les péripéties et aventures qui ont heurté  les dirigeants congolais  depuis l’accession  du pays à l’indépendance.

Le  problème  de la nationalité au en RDC  concerne seulement   les Tutsis  dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, parmi les 9 frontières que partagent  le Congo avec les pays voisins d’où l’on rencontre  les mêmes ethnies, les mêmes tribus qui  se retrouvent départ et d’autre de chacun de ces 9 frontières.

Les Tutsis congolais peuvent être classés en trois catégories :

  1. Les immigrés de vieille souche des hauts plateaux d’Itombwe (Banyamulenge)
  2. Les autochtones du Bwisha
  3. Les transplantés de Masisi
  4. LES BANYAMULENGE OU   IMMIGRES  DE VIEILLE  SOUCHE  DES  HAUTS  PLATEAUX DE L’ITOMBWE

Il s’agit des pasteurs Tutsi installés sur les plateaux de l’Itombwe (Sud-Kivu) depuis

l’époque précoloniale. Il est difficile d’établir avec certitude la date de leur arrivée en

ces lieux, dans la mesure où l’Afrique précoloniale ignorait la tradition écrite.

Bien d’auteurs affirment que leur présence sur ces plateaux serait antérieure à l’arrivée du colonisateur.

Voilà la polémique de l’ethnonyme Banyamulenge qui fait couler non seulement de l’encre et de salive mais du sang.

Il est difficile  de  préciser  la date exacte de leurs migrations vers ce qui deviendra le Congo, en revanche, tout  porte à croire que celles-ci  remontent  à l’époque précoloniale. J. HIERNAUX, situe au début du XVIIe siècle l’époque à laquelle des groupes de pasteurs Tutsi quittèrent le Rwanda pour  s’établir sur les hauts plateaux de l’Itombwe ; d’autres chercheurs ; notamment  KAGAME A., (1972)  situerait leurs migrations très loin  en  1510-1545.

Pour le professeur Déogratias Mbonyintebe, chercheur au Groupe d’études des mentalités et des environnements sociaux (C.E.M.E.S), ils seraient venus ” du Rwanda ancien vers la fin du XVIème siècle sous le règne du Mwami Gahindiro . Gaspard Gagika parle d’eux comme d’une ” immigration séculaire  des  Rwanda au Congo.

Le fait que, selon Jean-Claude Willame, l’état indépendant du Congo (EIC) avait accordé aux Tutsi de l’Itombwe une entité administrative autonome en 1906, entité qui fut confirmée par le colonisateur en 1910, avant d’être supprimée en 1933, tend à prouver que cette population disposait d’un ancrage sur le territoire qu’elle occupe, et ce bien avant l’arrivée du colonisateur.

Leurs descendants ont pris le nom de Banyamulenge pour s’affirmer face à un

début d’ostracisme qui, dans les années 60-70, tendait à les assimiler aux réfugiés

Tutsi  du Rwanda que la Croix-Rouge avaient placé leurs camps dans certains villages

du Sud-Kivu.

Voilà  la polémique de l’ethnonyme  Banyamulenge qui fait couler  non seulement de l’encre et de salive  mais  du sang.

Selon Jean Pierre Chretien  « des mots et des ethnies ont une histoire.  Ils ont des origines qui évoluent au cours  du temps  et qui peuvent disparaître ou même  changer  de  significations

Selon Dr Rwasamazi ; en 1933  trois chefferies des  Banyamulenge (Banyarwanda ou Watusi à  l’époque)  furent successivement supprimées par les Belges, au Sud-Kivu,   il s’agit de : chefferie  de KAYIRA, CHEFFERIE  BUDUREGE, CHEFFERIE  DE  GAHUTU  dans les moyens plateaux tandis que  dans Itombwe savane  trois chefferies furent successivement supprimées par les colons Belges afin de  les distribuer aux Babembe.

Il s’agit  de la chefferie de  MUHIRE, LA CHEFFERIE DE SEBASAZA  ET CHEFFERIE  DE SEBIHUNGA dans le territoire  de Mwenga actuelle collectivité secteur d’Itombwe .

Leurs  terres étaient  dissoutes  et   distribuer  parmi la population voisine entre autres, les Fuliro, Vira et Bembe. Les Banyamulenge ce sont finalement retrouvés  sous l’autorité coutumière des tribus rivales  dont ils ne partageaient  ni les tribus ni la langue ni les coutumes.  Ainsi  se retrouvant dans un statut  de subordination de marginalisation, de deshumanisation  qui aura des conséquences  fâcheuses  qu’ils vivent jusqu’à ce jour.

Voilà  l’enfer  des Tutsis  Banyamulenge  dans l’Est de la RDC durant  la période coloniale à ce jour,   sans chefferie, sans  terroir, sans chef traditionnel,  en fait comme des véritables  Orphelins .

Ainsi    les tribus rivales et autorités opportunistes profitent   de cet argument pour dire que vous n’avez pas des chefferies, vous n’avez pas des terres, bref, vous êtes les étrangers et envahisseurs. Comme si ces derniers doivent se chercher de la place au soleil.

  1. LES AUTOCHTONES   DU  BWISHA

A l’époque  précoloniale, le sultanat du Rwanda couvrait une population de la province congolaise actuelle Nord-Kivu. Omar Marchal écrit a cet effet, cette année  là ( 1910) aboutirent les conventions, en cours depuis 1906, entre les Belges, les Anglais et les Allemands, dont la conclusion enlèvera au Rwanda tout le Bwisha, le Gishari, Rucyuro, l’ile d’ijwi et la moitié occidentale du lac Kivu.

En fait la convention du 11 août 1910, qui a définitivement déterminé les frontières de

la colonie du Congo Belge et le protectorat allemand du Rwanda-Urundi, stipulait

que les indigènes du sultanat du Rwanda qui se trouvaient à l’Ouest de la nouvelle

frontière, c’est-à-dire au Congo (Goma et Rutshuru essentiellement), avaient le loisir de se transporter avec leurs biens, meubles et leurs troupeaux sur le terroir  Allemand, c’est-à-dire le Rwanda, endéans un délai de 6 mois. Ceux qui restèrent au Congo, deviendront automatiquement des sujets congolais à part entière. Une fois l’amputation  du Rwanda effectuée   et qu’une partie  de son terroir  annexé  au Congo belge.  Le  pouvoir colonial s’est mis à démanteler de manière systématique les entités traditionnelles qu’ils ont trouvés en place. Ici nous pouvons citer à  titre  d’exemple :  LA CHEFFERIE DE BYAHI, LA CHEFFERIE DE KAMURONTSI, LA CHEFFERIE DE GISHARI, LA CHEFFERIE  DE TONGO……

Les Belges après avoir supprimé les entités  traditionnelles  des Tutsis , ils ont créé des nouvelles entités fondées de toutes  pièces  à qui, ils  avaient placés  à  leurs têtes  des personnes étrangères à leur culture et  langue .  C’est comme ça   que les Tutsis  du Nord-Kivu ce sont  retrouvés dans la même situation que  leurs confrères du  le Sud-Kivu  (situation  de subordination,  sans chefs  coutumiers et traditionnelles, sans terroir. Bref, des véritables orphelins).

Selon Dr RWASAMANZi ; les Belges ont eu une hostilité systématique envers les tutsis  jusqu’à développer une culture anti tutsis dans certains milieu Belges  qui persiste jusqu’à nos  jour.

En premier lieu les belges ont d’abord sous-estimé la loyauté  des chefs traditionnels Tutsi  envers les colons en concluant  que  les peuples Tutsi  n’étaient pas digne de confiance envers eux,  et qu’il faillait  les éliminer systématiquement en leur remplaçant par les nouveaux éléments dociles aux colons.

Derrière  ces prétextes, il y avait un motif  purement  économique, les Tutsis sont  naturellement éleveurs, de ce fait, ils avaient besoins des vastes terres  d’où  les contentieux foncier avec les belges qui avaient aussi besoins des vastes terres pour l’exploitation agricole et élevages intensives.

  1. LES TRANSPLANTES   DE  MASISI

Dans le but de mettre en valeur le fertile territoire de Masisi d’une part, et de

décongestionner le Rwanda surpeuplé d’autre part, l’autorité coloniale belge décida

le transfert des populations Rwandaises vers le Congo. C’est dans ce cadre que fut

crée la Mission d’Immigration Banyarwanda (MIB) en 1934.

De 1930 à 1954, la Belgique transféra dans le Masisi des milliers de Banyarwanda

Hutu et Tutsi, qui, aujourd’hui, ont fini par devenir majoritaires (80 % de la

population).  En procédant à ces transferts de populations, accordait automatiquement aux immigrés le statut de citoyens  du Congo-Belge.

Ceci  n’est  plus un secret pour personne,  la haine  antitutsi  au Congo  prend ses racines dans la période coloniale et période post coloniale, sous Mobutu, en passant par  Kabila père et fils  jusqu’à Tshisekedi les Tutsi ont été et sont toujours  discriminés.

Qui a maudit  ce beau pays, qui l’a envoûté ?  rétorque Mr Semajambi S.N.J.

Même  si les lois sur la nationalité consacre que les Banyamulenge sont nationaux au  même titre que les autres, mais ce titre se trouve dans la loi, mais sur le plan pratique et politique,  les  Banyamulenge sont discriminés   comme les « noirs dans le temps en Afrique du sud, ou les noirs dans le temps aux Etats-Unis.»

Depuis Avril  2017, certaines autorités du pays en collaboration avec les pouvoirs de Kinshasa  avaient organisé les groupes armés de différentes tribus voisines de Banyamulenge  dont Babembe, bafulero et banyindu en moindre proportion les Bashi  pour se débarrasser  définitivement  des Tutsis Banyamulenge.

Cependant, sur le plan sécuritaire, la 12ème Brigade de Réaction Rapide (RR) des FARDC et des unités de la PNC a été déployée massivement  sur les hauts plateaux dès Avril  2017, malheureusement  ces  unités ont été accusées à de nombreuses reprises de partiales par les communautés  Banyamulenge.  Leurs  présences avaient exacerbé les hostilités, les tueries  des Banyamulenge  au lieu de les atténuer.

La violence faite aux Banyamulenge s’apparente  visiblement  à  d’autres génocides   qui ont été perpétrés dans  différents  coins  du monde.  Cette dérive à tendance génocidaire mérite d’être prise au sérieux par la communauté internationale  en mettant un terme au cycle de l’impunité.

Il me revient en outre,  de  préciser que le présent article ne cherche ni à justifier, ni à plaider pour la cause de la citoyenneté congolaise des tutsi de la RDC car ils la détiennent de manière irréversible et irrévocable au même titre que toute autre ethnie depuis que ce pays est indépendant, il vise plutôt fondamentalement à expliquer la manière dont la RDC en est arrivée à légitimer  le crime de propagation de la haine ethnique dans le débat politique, et dans les actes de plusieurs politiciens, afin que la vérité et valeur  de l’histoire remplace le mensonge.

Selon  Dr  Ngangura  dans une société appauvrie et corrompue comme la société congolaise d’aujourd’hui, le mensonge chasse souvent la vérité, et, la RDC se trouve, plus que jamais, plongée dans cette dynamique du mensonge animée par des  imposteurs  à l’instar d’Honoré Ngbanda, Martin Fayulu, Justin Bitakwila…..

Ultimement, et face à ce courant, une chose demeure certaine, les tutsi congolais ne perdront jamais la citoyenneté congolaise quel que soit la haine, les moyens et les alliances que déploient les soi-disant politiciens congolais.

En définitif, il est connu  mondialement que la  RDC est considérée  comme un paradis terrestre, par rapport à tout ce qu’il a comme richesses, notamment ses grandes forets, ses terres, ses minerais, ses eaux, pour ne citer que celles- là.

Pourtant, ce beau  pays ne cesse d’être mis dans les rangs des plus pauvres du monde, et son peuple ne bénéficie presque jamais de ses richesses.

Personnellement je crois que  les dirigeants du Congo dépensent  leurs temps  à  cultiver la haine contre les Tutsis, et à planifier l’épuration ethnique des  Tutsis  comme l’unique  projet des  sociétés à apporter à leurs gouvernés.

Je suis plus que jamais résolu de vivre ou mourir pour toi

Pour terminer je vous laisse ce bref  poème  pour stimuler vos  sens patriotiques :

Ma   chère RDC, toi mon berceau et mon  bercail, moi fruit de tes entrailles, ta flore et ta faune me procure de l’aisance incommensurable. Tu émerveille la profondeur de mon cœur et tu  constitue  la fierté  de mon être et de mon essence!

Je suis  plus que  jamais résolu de vivre ou  mourir pour toi, s’il s’avère  opportun ma chère patrie ! Je rêve ta splendide la nuit  et soupire le magnifique air froid la journée. Oui, partout elle est bonne et partout elle est belle,  tu es belle au fond  de l’atmosphère verdoyante et vivifiante !

 

Par :  Bigina    Mfashingabo

Email: biginangabo@yahoo.fr

Hebdomadaire, la Nostalgie

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