Monsieur le porte-parole Sokula 2 Nord et Sud Kivu,
L’arrestation de Bonheur SEKUNZI Zakaria est incompatible avec les accords de MURHESA 2 conclus entre les groupes armés du Sud-Kivu du 14 au 16 Septembre 2020.
En cette date il s’était tenu au Grand Séminaire de Murhesa, près de Bukavu, un dialogue de paix entre 69 coalitions armées plus le groupe d’autodéfense civile Twirwaneho. La rencontre, organisée sous l’égide de la Commission Interprovinciale d’appui au processus de Sensibilisation, Désarmement, Démobilisation et Réintégration communautaire ( CIAP-DDRC en sigle) poursuit sa mission de reconstruction de la confiance entre d’une part les communautés concernées et d’autre part entre les communautés et l’État congolais.
Pendant la session , des colonels et généraux autoproclamés Mai mai étaient assis côte à côte avec son Excellence le Ministre délégué à la défense Monsieur Sylvain MUTOMBO. Dépêché par le président de la République en personne pour la circonstance.
Étaient également présents, le commandant de la 33 e Région militaire, le commandant du secteur opérationnel Sokula 2 Nord et Sud Kivu, le commissaire provincial de la police nationale congolaise ( PNC), des cadres de divers services civils et militaires.
Depuis des hauts cadres des groupes armés circulent toujours librement. Ils font des navettes ça et là soit pour la sensibilisation ou la restitution auprès de leurs troupes respectives sans être en être inquiétés puisque autorisés par le pouvoir provincial et central.
Le 07 octobre 2020, 7 représentants choisis pour le comité de suivi des accords de Murhesa 2 ont été reçus l par le chef de l’État à Goma. Pendant l’audience, chacun représentant se levait, annonçait qui il était auprès de sa formation sans détours.
Bernard Saidi , le Commandant second Biloze Bishambuke, Olivier Coboy, pour Gumino, le colonel Samuel Bakasene pour le groupe Kibukila Mutetezi. Personne n’a été arrêté puisque nous sommes en phase de sensibilisation et démobilisation.
Si les résultats escomptés ne sont pas atteints, viendra alors la seconde étape de recours à la force pour le rétablissement de l’ordre public. Cette phase là est attendue mais elle n’est pas encore là. Elle fera l’objet des grandes annonces sous forme d’un ultimatum.
Mais à présent tous les chefs rebelles caracolent librement les grandes cités du Sud-Kivu: Uvira, Bukavu et Goma. Avec la mise aux arrêts intempestive de monsieur Bonheur Serukiza la question aux lèvres c’est de se demander pourquoi le Twirwaneho ferait exception alors qu’il a pris part officiellement aux négociations de Murhesa.
Alors qu’il est le seul groupe d’autodéfense civile qui a pris certes des armes mais pour défendre une catégorie de la population menacée d’ un nettoyage ethnique à la fois par les rebelles constitués de tribus voisines ainsi que les terroristes venus des pays limitrophes.
Son commandant le colonel Michel Rukunda est l’ unique chef d’ une association à remettre les captifs à la MONUSCO. À protéger toutes les communautés dans la zone sous son contrôle.
L’arrestation de Bonheur Serukiza Zakaria, malade se rendant à l’ hôpital de Goma , entre dans la droite ligne que le Twirwaneho, pourtant autodéfense civile, est le seul groupe ” rebelles ” visé par le pouvoir de Kinshasa et c’est injuste.
Nous avons toujours décrié la complicité entre les Mai mai et les FARDC. On nous a qualifiés des menteurs. Des pleurnichards. Mais cette arrestation en est une preuve et une démonstration vivante.
Monsieur Kasereka, la politique de deux poids deux mesures est contraire à l’esprit d’équité et de justice. Il est aussi à l’encontre des principes démocratiques qui doivent caractériser un État de droit. Ne faites pas aux civils Twirwaneho ce que vous ne faites pas aux Mai mai qui ont pris les armes afin d’exterminer la communauté des Banyamulenge.
Monsieur Kasereka, nous vous supplions de plaider pour la remise en liberté du captif Serukiza Zakaria Bonheur car il n’ a péché contre personne. Encore moins le Gouvernement Congolais. C’est étonnant que vous fassiez mention qu’il combattait contre l’armée et les Mai mai. Ceci est une confirmation tacite que les deux sont des amis en lutte contre un ennemi commun. Ce que vous avez toujours nié.
Jean Scohier Muhamiriza Journaliste indépendant