L’histoire est têtue, note en lettres d’or et ne nous pardonnera jamais de nos actes ou méfaits sur les autres : de Donatien de Dieu Mayombo
Il ya près de 4 ans que les hauts plateaux d’Itombwe ( Fizi, Mwenga et Uvira) sont devenus le théâtre sanglant perpétré contre les Tutsi, des tueries à grande échelle contre les Banyamulenge faussement baptisées d’un conflit intercommunautaire par le pouvoir.
En effet, les tueries qui sévissent dans les hauts plateaux d’Itombwe marquent bel et bien la volonté destructive, intentionnelle, systématique et planifiée contre un groupe ou d’une partie d’un groupe ethnique Tutsis Banyamulenge se trouvant dans les hauts plateaux d’Itombwe.
Des tueries abominables et, une vraie guerre avec des vraies peurs et de vrais morts, de vraies trahisons et de vrais courages de tuer, de vraies tortures et afin un vrai génocide au sens propre du terme. Et, par là-dessus, un silence hypocrite : Un silence qui dure plus de quatre années consécutives.
Le Secrétaire général des Nations Unies Kofi Annan précise en mai 1998 à l’ouverture de la conférence de Rome : Beaucoup pensaient, sans aucun doute, que les horreurs de la Seconde Guerre mondiale (les camps, la cruauté, les exterminations, l’holocauste) ne pourraient jamais se reproduire. Et pourtant on les a revues.
Au Cambodge, en Bosnie-Herzégovine et au Rwanda.
A l’heure actuelle, leurs voisins c’est-à-dire les ethnies avoisinantes aux Banyamulenge ont montré qu’ils ont une capacité sans limite de leur faire du mal et que les rescapés Banyamulenge doivent obligatoirement regagner le Rwanda supposé leur pays natal, d’ailleurs les plus extrémistes les enverraient très loin en Ethiopie.
Toutes les notions de l’histoire sont foulées volontiers aux pieds de sorte que le Ministre honoraire Justin Bitakwila se permet de prendre en otage l’opinion congolaise en affirmant sans ambages ni crainte avoir vit de ses propre yeux les Banyamulenge entrain de traverser la Ruzizi en provenance du Rwanda avec bagage à la tête, quelle honte pour une personnalité publique de la taille ?
Personnellement j’ai été profondément touché par la profanation de l’identité de mon peuple ( Les Banyamulenge) simplement à raison de l’altérite et du délit de faciès . Ainsi si tu diffères de moi, mon frère (Bitakwila) loin de me léser, tu m’enrichis a dit Antoine de Saint-Exupéry.
Dans notre démarche scientifique de rechercher les origines et l’antériorité séculaire de l’une ou l’autre ethnie dans la région d’Itombwe; nous avions d’abord abordé les ethnies dites majoritaires pour afin finir avec l’ethnie minoritaire, qui se cherche aujourd’hui de la place au soleil.
Le livre « les Banyamulenge de MUTAMBO J. Jondwe » contient les informations capables d’enrayer les idées rétrogrades avancées par les extrémistes qui cherchent à changer la cour de l’histoire des Tutsis Banyamulenge.
Le mérite de cet article est d’apporter la contribution à la quête de la vérité sur les monstrueuses falsification de l’histoire des Tutsis Banyamulenge dans leur pays d’origine.
Les Tutsi congolais ne peuvent trouver d’autres moyens que d’écrire, crier et porté à la connaissance du monde du calvaire qui leur sont infligés par ceux-là qui d’ ailleurs étaient sensés les protéger .
- LES BABEMBE
L’origine et la signification du nom Babembe soulève quelques interrogations. On ne saurait pas dire si ce nom provient d’un ancêtre commun à tous les Babembe, ou s’il s’agit du nom de la région qu’ils habitent actuellement. On pourrait plutôt se pencher vers la deuxième hypothèse du fait que la région habitée par les Babembe s’appelle Bubembe. Mais d’où serait-il venu ce nom et quand est-il apparu ? Autant de questions auxquelles les études ultérieures plus fouillées pourraient répondre.
Dans une étude consacrée à l’Afrique Equatoriale, Gilles Sauter ( 1) signale l’existence d’un peuple Babembe au Congo- Brazzaville et qui habite le Niari-Ogoué. On se trouve en présence de deux peuples pour les pays différents et qui portent le même nom.
Auraient-ils aussi la même origine ? Limitons-nous pour le moment à ce qui est connu actuellement sur cette ethnie. L’ethnie des Babembe est constituée des plusieurs clans qui, au départ, n’auraient pas tous la même origine. Il y aurait probablement un noyau Bamembe qui se serait enrichi d’éléments exogènes provenant du fond autochtone ancien et des Lega et qui se seraient fondues pour former l’actuelle grande ethnie Babembe.
Ainsi, les clans de Basikalangwa du secteur de Ngandja et de basimukinje des secteurs de Mutambala et d’Itombwe auraient des liens avec les personnes des souches pygmoïdes.
Par ailleurs le clan Babungwe, Balala, Basimunyaka, Basimukuma, Basimukuma, Basimuenda, Basombo et basimimi , seraient apparentés aux lega.
D’autres familles venues de Kabamabre, notamment les Babuyu établies dans la plaine de Mutambala se seraient fondus dans les différents clans de l’actuelle ethnie Babembe. Cependant la tradition orale signale qu’à Mboko, il n’est pas rare de trouver des Babembe ayant une souche Burundaise.
En fin, le brassage bio-culturel dû à la rencontre au bord du lac Tanganyika, des Babembe en migration avec des riverains Bajoba et Masanze de Baraka, auraient contribué à la formation locale notamment les Basikasilo.
Selon Moeller, le site originel des Babembe en tant que groupe ethnique serait compris entre Elila- Luama et Ulindi aux 17 siècles au 18 eme siècle (2).
De la région d’Elila-Luama seraient partis deux courants migratoires qui auraient dispersés les babemebe en deux foyers. Notamment la côte lacustre de Tanganyika, en passant par Lulambwe, et la région Nemba Mutambala via Lulenge.
De la région d’Ulindi serait partie une communauté non moins importante qui aurait traversé l’Itombwe avant de gagner les rives du lac tanganyika. Ainsi, l’actuel secteur d’itombwe est peuplé par les descendants de cette migration. Une ethnie fière d’elle-même et parfois fruste. Un peuple belliqueux qui aime naturellement la guerre et de l’entretenir. C’est ainsi que le territoire de Fizi fût dénommé la zone rouge pendant la rébellion Muleliste car Fizi constituait un bastion favorable à ces derniers.
Les Babembe se disent M’bembe M’bondo pour dire un M’bembe original par rapport aux autres Bembe résultant des brassages ethniques, ou des migrations ultérieures. Et pourtant, même ceux-là qui se disent M’Bemebe M’bondo résultent d’un brassage lointain, connu ou non.
- LES BAFULERO
Le nom actuel de Bafulero leur aurait été donné par un Mwami du Rwanda ou du Burundi qui, les ayant rencontrés pour la première fois, leur aurait demandé comment ils appelaient, ne lui ayant pas donner une réponse satisfaisante, ce derniers les auraient traités d’ignorant « abapfulero » (2) et cette injure se serait collée pour devenir son ethnonyme.
Cette hypothèse est collaborée par Mushonio qui affirme que l’appellation
« Bafulero » aurait été donné à ce peuple par un Munyarwanda qui, voulait connaitre son nom, a eu la réponse, nous n’avons pas de nom. Le Munyarwanda étonné s’exclama : Murabapfulero, ce qui signifie vous êtes donc des morts ou idiots.
A ce même sujet, Luremesha( 3) précise que la première rencontre entre le Mwami Rwamo de Bafulero avec Rugorora se passa à Kakamba. C’était au cours de leurs entretiens que ce dernier donna le nom de Bapfulero à cette tribu jusque-là anonyme.
Pour Migombano, les Bapfulero( 4) sont partis de la région de Lwindi sans nom et en deux vagues : la première vague cherche à s’installer dans les hautes montagnes de Mugogo-Lungwe. Elle se heurta à certains obstacles tels que les épidémies, les fauves, la famine et le froid. Une grande partie fut décimés, mais les survivants traversèrent la forêt et s’installèrent dans ce qui deviendra plus tard le territoire de Bapfulero. La seconde vague contourna au sud de Mulenge.
Ces vagues se rencontrèrent alors. Elles appelèrent cet endroit le lieu de péril Bufurilu Maherero ce qui signifie lieu des morts.
Quant à leur origine, les Bafulero seraient originaires de Bunyoro. Ils auraient se séjourné dans l’Ulindi avant d’occuper leur territoire actuel. Pour ceux de Bafulero venus de Lwindi, ils s’installèrent sur les montagnes qui surplombent la plaine de la Rusizi. Ils y restèrent pendant très longtemps et descendaient dans la vallée pour la chasse.
Les traditions orales des Bafulero affirment la préexistence d’un autre groupe des Balemera préétablis dans la région de Lemera au moment où les Bahamba émigraient.
Les plus connus des chefs des migrations Bafulero sont Kikanwe, Kigongwe, et Kilingishi. Ce dernier a été le plus cité par la tradition et certains travaux scientifiques le mentionnent.
Au sujet de Balemera, ils sont venus de l’Est, et se sont installes à Lemara. Or, il est connu aujourd’hui que Lemera fut une des capitales au Sud du Rwanda des populations anciennes Abarenge.
Les balemera seraient-ils apparentés aux Barenge ? Nous ne savons pas le prouver, mais cette éventualité n’est pas à exclure définitivement. Les recherches ultérieures pourront nous éclairer là- dessus.
Quant au Bafulero, nous l’avons déjà souligné plus haut, ils ne sont pas tous venus de Lwindi. La majeure partie de l’actuelle ethnie Bafulero est venue de l’Est (du Rwanda et du Burundi).
R.Bourgeois le confirme en ces termes : En plus de de Bahutu et Batutsi, les populations suivantes sont parmi les habitants du Rwanda et du Burundi : Bahorohoro, Bamoso, Bahavu, Bahunde, Banyabungo, Bafulero, Bavira et Baha.
En effet, les Bazige, les bahungu et les Bagesera, actuellement de l’ethnie Bafurero sont d’origine Burundaise ou Rwandaise. Mworoha( 5) note ceci à propos des Bazige (Burundais habitant l’uzige, plaine de la Ruzizi) : une des aventures les plus remarquables est de la carrière du chef Munyakarama Kiyogoma.
Issu d’une famille pauvre Tutsi du Mugamba méridional, il fut élevé chef par son oncle maternel qui était un petit chef de la plaine vers Kanyosha. Kiyogoma hérita de ce dernier, à la fin des années 1870, puis étendit son pouvoir de Buramata à la Mugere, au détriment des petits chefs de cette région, appelée Luzige dans les récits des premiers explorateurs.
Il réussit à conserver une grande loyauté à l’égard de Mwezi tout en développant des rapports avec les différents éléments (y compris étrangers), en action dans l’Imbo à la fin du règne.
Il est clairement établi que le clan Abazige est d’origine Burundaise et que leur chef Kiyogoma a règne dans la plaine (Imbo) et dépendait du Mwami du Burundi Mwezi- Gisabo. Avec le mouvement de dissidence, Kiyogoma détacha la région de l’Uzige du pouvoir de Mwezi- Gisabo et devint autonome. Hier ils étaient des burundais Tutsi, issus des familles pauvres Tutsi, aujourd’hui, ils sont tous Bafulero.
Les Bahungu, quant à eux, sont des burundais installés à Muhungu , localité située sur le flanc-Est des montagnes surplombant le lac Tanganyika, afin de contré la progression des Bafulero vers le Sud. D’origine Burundaise, ils ont été installes vers 1927 par Ndabagoye, alors grand chef coutumier de la plaine de la Ruzizi, ils sont actuellement fondus dans l’ethnie Bafulero à laquelle ils n’appartenaient pas avant 1827.
NB : Des éléments ci-hauts expliqués nous permettent d’affirmer que l’ethnie des Bafulero est la résultante des mélanges des populations venues de Lwindi, du Burundi et Rwanda. Ils habitent principalement les centres d’uvira, Kiliba, Sange, Luberizi, Lemera, Mwanga, Kidote et les hauts plateaux jusqu’à Mirimba.
Leur langue s’apparente au Kirundi, Kinyarwanda et Kivira.
Les populations venues du Rwanda ou du Burundi précolonial fondus actuellement dans l’Ethnie Bafulero, se sont établies dans la plaine de la Ruzizi avant leur migration vers les hauts plateaux.
- LES BAVIRA
L’etynonyme Bavira est dérivé du terme Kivira qui signifie palmier à huile. Ainsi, les Bavira seraient littéralement les habitants du pays des palmiers à huile. Ce serait probablement autours des années 1850-1860 que les négociateurs arabes, venus de Udjidji, auraient donné le nom de Bavira aux habitants de la partie occidentale du Lac Tanganyika.
A la question comment vous appelez- vous? Posée à un chef assis sous le palmier, la réponse était Kivira: c’est un palmier. Le négociant n’ayant pas compris qu’il s’agissait du palmier à huile , et non de l’ethnie de son interlocuteur, en déduisit que les habitants de la région s’appelaient les “ Bavira”.
Il s’agit là d’un malentendu fréquent dans “Afrique colonial”. Une version est rapportée par le professeur Yumba wa Kioni,conseiller de l’ancien gouverneur du Kivu. A une question posée au Mwami Lenge. Comment portez-vous le nom de lenghe si courant chez les Baluba du Shaba? Le chef répondit que ses ancêtres lointains étaient venus de l’empire Luba pour guerroyer aux abords du lac Tanganyika.
A leur retour, une partie des leurs aurait décidé de rester aux abords du lac Tanganyika. Ceux qui rentraient les auraient traités des “ Bavira” qui restaient à l’étranger. Le mot “ Bavira” en Kiluba signifie: imbecile et insensé. Le nom de Bavira devenu par la suite “ les Bavira” puis Buvira aurait été donné par cette partie des Baluba resté aux abords du lac Tanganyika.
D’aprés une autre tradition orale, il semblerait que l’ethnie à dénommer Bavira s’appelait les“ Bajoba” et leur langue Kijoba. Cette assertion est corroborée par Mukerwa ( 6) qui a écrit “ les Vira Kijoba qui est specialement une langue de culture Vira.
Selon une autre source raportée par Muzuri ( 7) l’origine de Bavira serait le Maniema , doù les Banyalenge seraient partis sous la direction de leur chef Kirunga.
Les Bajoba auraient précedé les Banyalenge. Quelques descendant des Bajoba vivaient encore dans la zone de Makobora, à Gomba , Kitu et Kifuta. Il est difficile de le distinguer de Bavira. Ils se reconnaissent au Bavira, mais ils s’appellent Bajoba.
Pour Bishikwabo l’ethnonyme Bavira aurait comme origine les refus des poisons offerts par les pecheurs Babwari aux Bafulero. Ces derniers ignoraient les poissons et les prenaient pour les serpents. Ainsi les pécheurs les qualifièrent des Bavira qui signifient “ ignorant”
Selon Kingwengwe, le clan régnant chez les Bavira n’a rien de commun avec les autres. La question est celle de savoir comment ce clan est arrivé au pouvoir alors qu’il est minoritaire. Nyandui conclut que tous les éléments militant en faveur de l’attribution aux Bavira de l’origine Luba ou Tanzaniennes; il est établi actuellement que l’ethnie Vira est composée des : éléments hétéroclites venant de la Tanzanie, du Burundi et de l’ouest de la région qu’il occupe actuellement.
En 1871, H.M. Stanyley, dans ses exploitations de la Ruzizi et de la côte occidentale du Tanganyika, affirme que le pays de Bavira avait comme capitale “ Soumbulizi” actuel Kabimba. Dans ses descriptions sur la région, stanylay localise les Vira dans la zone l’entre Kabimba et Monikamba ( makobora), au nord du pays Vira, il y aurait le pays des Bazige ( Barundi) les Bashi et les Burundi.
Selon Weis (8) “ les Bavira seraient arrivés les premiers aux XVII siècle. Après avoir fait un détour par le Maniema, ils auraient traversés l’Itombwe et se seraient rependus sur une surface correspondant à peu près à l’ensemble du territoire d’uvira couvrant le versant du lac de Makobora ngweshe, au sud de Bukavu sur une distance de quelques 150 km.
La caractéristiques principale de l’histoire des Bavira, depuis leur arrivé dans la région qu’ils habitant actuellement, est une suite de recul sous la pression de nouveaux venus.
Ainsi par exemple au nord, ils furent réfoulés jusqu’ à kiliba par les Bashi et les Bafulelo venus fraichement de Lwindi. Et plus récement de Kiliba à Kawizi.
A l’est, la poussée des populations venus du Burundi ( les bazige et les Barundi de la plaine de la Ruzizi) les obligea à perdre les terres de la plaine et de Kiliba.
Au sud, les Babembe les poussèrent jusqu’à la Kambeluku et à l’ouest, l’occupation des plateaux par les Banyamulenge ne permit pas leurs progression vers la région montagneuses.
Aussi, depuis le XVII siècle jusqu’au XIX siècle, Bavira perdirent-ils les terres suivantes:
-Au XVII siècle la région de la plaine de la Ruzizi
-Au XVII la région de Katumba, qui sera cédé définitivement au Barundi, à la convetion de 1910.
-Au XIX siècle, la région située entre Kiliba et Kawizi sous la pression de Bafulero et des Barundi et au sud , la région de Kalundja située au sud de Makobola, à la suite des poussées bes Babembe.
La situation actuelle des Bavira à éte resumée par Weis de la manière suivante: cette situation aboutit à une position de refuge, les Vira reculent progressivement sous la poussée des peuples voisins. Cela aide à comprendre qu’ils soient établis dans des conditions physiques difficiles, sur un versant raide, aux sols détritiques. Certes l’espace leur était ouverte longtemps vers le plateau en altitude.
Aujourd’hui, poursuit Weis, l’extension en altitude leur est interdire, dans cet espace que les “ les Banyamulenge” ont trouvé vide à la fin du 18eme siècle et qu’ils ont occupés. Et très récemment, la création de la ville d’Uvira n’a-te-elle pas obligé encore les Bavira à se confiner sur les flancs montagneux au profit d’un peuplement cosmopolite de la cité.
- LES BANYAMULENGE
L’Afrique écrira sa propre histoire et elle sera au nord et au sud du sahara une histoire de gloire et de dignité : P.E Lumumba.
Le nom «Banyamulenge» résulterait, selon Ruremesha de la combinaison de deux éléments linguistiques « Banya » préfixe qui désignant l’origine ou l’appartenance et « Mulenge » qui dérive du mot « Umulenge» signifiant village ou hameau.
Plusieurs hypothèses ont été émises concernant l’origine et le sens de ce vocable « Banyamulenge », il serait utile de les signaler.
1ere HYPOTHESE : le nom Banyamulenge serait lié au village Mulenge (9) . Depelchin le précise en ces termes : poursuivant leurs migrations d’Itombwe , les pasteurs fondèrent leur premier village entre Sange et la localité de Lemera, actuel chef-lieu de la collectivité des Bafulero.
Plusieurs années après, ce village devait être leur capital si bien que leurs compagnons qui restaient derrière avaient référence pour les designer en les appelant Banyamulenge . « thier companions who stayed behend referred to them as banyamulenge»
Ce village crée vers les années 1850-1860 deviendra un grand centre de négoce entre Bushi au nord et Uvira au sud.
2eme HYPOTHESE : L’ethnonyme «Banyamulenge» (Peuple de Mulenge) ait commencé d’être employé vers les années 1960-1970 pour s’affirmer face à un début d’ostracisme qui, tendait à les assimiler aux réfugiés Tutsi du Rwanda que la Croix-Rouge avaient placé les camps dans certains villages du Sud-kivu notamment; Katombwe, Lemera et Ruvunge.
LE PEUPLEMENT DU HAUTS PLATEAUX D’ITOMBWE PAR LES BANYAMULENGE
Selon M. Joseph la tradition orale a retenu trois faits importants qui seraient à la base du peuplement de l’itombwe par les Banyamulenge.
- LA RECHERCHE DES PATURAGES
Elle est attribuée a Serugabika dont le nom a été donné au clan Abagabika. Serugabika aurait traversé la Ruzizi à la recherche du pâturage.
Il y aurait amené son bétail pour l’abreuver, la rive droite de la Ruzizi lui était inconnue. Il décida de tenter une aventure en faisant traverser son bétail à la rive droite il n’eut pas des difficultés car c’était pendant la saison sèche, la Ruzizi étant en étiage. Il trouva la plaine vide et le pâturage très riche, décide de s’y établir. L’étendue vide disponible le tenta. Il amena sa famille, et ses voisins le suivirent par la suite.
La tradition orale dit, par ailleurs que certains descendants d’Abagabika, seraient partis dans les régions lointaines et seraient aujourd’hui assimilés aux autres ethnies du Congo notamment au dans le Kasaï……..
- ABANYABYINSHI ET LEURS PARTISANS (1510-1543)
Les Abanyabyinshi ( 10) constituent l’un des 26 clans qui composent l’ethnie des Banyamulenge. Il est le premier en importance numérique. Selon la tradition orale, la migration des banyabyinshi se serait déroulée sous le règne de Karinga( ku ngoma ya Karinga). Elle aurait été provoquée par le guerres des successions. Les Banyabyinshi reconnaissent eux-mêmes qu’ils sont les descendants de Byinshi fils de Bamararungu dit Bamara.
A propos de Banyabyinshi et de leur migration, l’Abbe Alexis Kagame a décrit dans son abrégé de l’ethnohistoire du Rwanda, le contexte dans lequel les Banyabyinshi qui ont quitté le Rwanda précolonial.
Arrivés dans la plaine de la Ruzizi, ils se retrouvèrent Kakamba où ils rencontrèrent les descendant de Serugabika et d’autres familles qui l’avaient suivi à la recherche de pâturage et qui avaient déjà exploré la région.
- FAMINE DE POMME DE TERRE
La tradition orale a retenu qu’il eut une famine inégale dans le Rwanda précolonial, tres probablement dans le Burundi. Les rivières avaient tari, les forets étaient desséchées ; aucune plante ne résistait à la sécheresse et il y avait partout que de la poussière. La population fut obligée de se déplacer vers d’autres régions. Elle traversa la Ruzizi et s’établit dans la plaine de la Ruzizi. Selon Bahame et A. Kagame cette migration se serait déroulée sous la règne de Yuhi IV Gahindiro ( 1746-1802).
De la plaine de la RuzizI ( Kakamba) ces populations furent obligées par le climat chaud et les maladie endémiques de la plaine de la Ruzizi à monter dans les régions montagneuses . Elles fondèrent le premier grand village auquel elles donnèrent le nom de Mulenge vers 1850. Du centre de Mulenge ils s’eparpillent sur les plateaux communément appelés les plateaux d’Itombwe en fondant successivement les villages suivants : Ruvumera, Ndegu et Gatobo en 1860, et Muhanga en 1865.
Plus tard en 1881, precise Weis, elles fonderent les villages de Gallye, Munanira,Kishwembwe, Kalonge- gataka avant de progresser vers les territoires qui deviendont plus tard les territoires de Fizi et de Mwenge oú ils occuperent les villages importants de Rubuga, Magunda, Katanga, Kagogo, Bijombo, Kabara, Tulambo et Minembwe.
En résumé, la tradition orale affirme qu’il a eu trois episodes dansle peuplement de l’Itombwe precolonial par les Banyamulenge.
- L’épisode de Serugabika, non datée mais antérieure a celle de Byinshi
- L’épisode de Byinshi qui se situe entre 1510-1543) Ku ngoma ya Karinga
- La dernière épisode est celle due a la famine et au tarissements des rivières. cette période se situerait sous le règne du Mwami du rwanda Yuhi IV Gahindi ( 1746-1802)
LES BANYAMULENGE NE SONT PAS TOUS D’ORIGINE RWANDAISE ET ILS NE SONT MEME PAS QUE DES TUTSIS
Le village Mulenge réunissait des populations d’origines diverses:
-Celles venues précolonial: Abasinga, Abega, Abanyabyinshi, Abasita, Abatwari, Abazigaba, Abitira…
-Celles venues du Burundi précolonial: Abahiga, Abongera, Abanyakarama,
-Celles venues du territoire de Tanganyika (tanzanie) précolonial: Abaha, Abaphurika…
-Des personnes d’origines Rwandaise ou burundaises dont les clans n’existent que chez les Banyamulenge Signe de leur ancienete seculaire dans l’Itombwe: Abasegege, Abasama Abadahurwa, Abasinzira, Abagorora……..
-Des bafulero devenus banyamulenge dont les descendants sont connus.
CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS
Au cours de plus de soixante dernières années de l’indépendance du Congo, les Lois congolaises sur la nationalité ont été modifiées à quatre reprises, souvent au détriment des tutsi qui ont été privés par intermittence de leur droit à la nationalité congolaise.
A maintes fois, les Tutsi furent nationalisés ou dénationalisés au gré des intérêts tribalistes.
La théorie hamitique, et les idéologies divisionnistes qui en découlent, reste sa principale leitmotiv. Les écrits ethnocentriques européens ont semés cette idéologie maléfique (hamitique) qui qualifiait les Tutsis et certains autres groupes africains des faux nègres donnant ainsi une sève xénophobes dans l’imaginaire politique dans la région du grands lacs, un courant philosophique dont J. Bitakwila est un disciple assidu .
Il est impératif que l’intelligentsia congolaise se dote de stratégies et d’instruments susceptibles de catalyser progressivement l’émergence des conditions favorables à la paix durable dans notre pays.
Le règlement des antagonismes et la construction d’une paix durable sont inséparables et conditionnels du développement stable. Et le développement durable au Congo, et ailleurs en Afrique, doit constamment s’articuler sur l’élément humain. Celui-ci, dans toute sa diversité et son entièreté, doit en être l’acteur et le bénéficiaire par dessus toute autre chose, car la crise identitaire n’est pas l’expression d’un héritage ancestral, elle est le fruit d’une situation mal contrôlée : J.P chrétien.
Les autorités congolaises doivent renoncer, au népotisme, au clientélisme, à la corruption et à la politique de l’exclusion du peuple Banyamulenge pratiquée par certains dirigeants qui se sont succédé aux pouvoirs depuis l’accession du pays à l’indépendance. Ces caractères néfastes ont conduit le pays à la fracture, à la fission identitaire, à la cristallisation des clivages conflictogènes et enracinement des idéologies négatives héritées de l’époque coloniale.
Il faut que l’élite congolaise se réveille de sa «TORPEUR MORBIDE». Elle doit comprendre que leurs ennemis n’est ni Rwandais ni Ougandais ni encore les Belges ou les multinationales ou congolais eux-mêmes, comme certains le disent, plutôt le vrai ennemis du congolais est la «médiocrité et l’obscurantisme».
Bibliographie :
1.Guilles sauter : De l’atlantique au fleuveCongo, une geographie de sous developpement, Mouton,Paria 1966
2.Mushonio, cite par Babunga.le mariage et son impact economique : cas de Bapfulero CIDEP, Kisangani, 1980
3.Luremesha M, organisation socio-politique chez les Banyamulenge, TFE Lubumbashi ,1983.
4.Migombano, cite par Mukerwa K. n L’immigration des Banyarwanda dans la zone d’Uvira.
5.Mworoha E. Histoire du Burundi, Des origines a la fin de la XIX siecle, Hatier, 1987
6.Mukerwa K. L’immigartion des Banyarwanda dans la zone d’uvira 1965, TFE en histoire, IPN, 1988
7.Muzuri G.Evolution des conflits ethniques dans l’Itombwe 1982, Mémoire de licence en histoire
8.Weis G., le pays d’Uvira
9.Depechin J. From pre-capitalism to imperialism : the history of social and economic information in Eastrn zaire ( Uvira zone C.1800-1965)
10.A. Kagame,un abregé de l’ethno-histoire du Rwanda,tome I, Editions universitaires du Rwanda, Butare, 19
PAR B.M NDAKANIRWA
RESSORTISSANT D’ITOMBWE