Le Premier Ministre Jean-Michel Sama Lukonde en RDC dit avoir noté « quelques avancées sur le terrain » en ce qui concerne l’évaluation de l’état de siège. Il l’a affirmé mardi 24 août, lors de la fin de sa première visite officielle de 48 heures à Beni dans le Nord-Kivu.
Avant de s’envoler pour Kinshasa via Goma, le Chef du gouvernement a reçu un certain nombre de personnalités tant locales que de la communauté internationale, avec lesquelles il a évoqué l’évolution de l’état de siège.
« Aujourd’hui, nous sommes dans le Nord-Kivu particulièrement à Beni sur la demande de son Excellence monsieur Président de la République pour une évaluation de l’opération militaire de l’état de siège.
Bien sûr pendant que nous avons été ici, nous avons eu l’occasion de nous rendre à Oicha c’est qui est un endroit qui n’a pu reçu la visite des autorités, ça fait déjà un bon moment à cause de l’insécurité. Ça nous montre qu’il y a un travail qui se fait et qu’il y a des avancées sur le terrain mais ce sont des avancées à maintenir », a déclaré le Premier ministre.
Sama Lukonde a échangé avec notamment de la MONUSCO, des humanitaires, des élus nationaux et provinciaux ainsi que des structures de la Société civile.
« Nous avions besoin d’échanger avec toutes les structures de la société civile ici. Toutes les structures qui sont aux cotés de la population notamment, la représentation nationale, la représentation provinciale aussi que nous avons pu rencontrer ici à Beni pour avoir aussi leur son cloche et voir comment améliorer les choses-là ou ça ne marche pas et encourager les troupes là où il y a des choses qui marchent », a-t-il expliqué.
Il a tiré les conclusions de son séjour à Beni en trois points : « Nous disons nous devons nous focaliser sur trois choses : le combat, l’opérationnel, la sensibilisation de la population quant à l’action que nous menons pour éradiquer ce phénomène de terrorisme ».
Après le passage de Sama Lukonde à Bunia, les leaders locaux attendent des réponses à leurs preoccupations
Les acteurs politiques, les membres de la société civile ainsi que de l’Eglise catholique de l’Ituri ont affirmé mardi 24 août 2021 attendre du chef du gouvernement des réponses aux préoccupations qu’ils lui ont présentées lors de son récent séjour à Bunia. Ces préoccupations sont liées à la situation caractérisée notamment par des « tensions armées », dans cette province et qui ont fait des milliers de morts.
Leur réaction intervient 24 heures après le passage du Premier ministre Sama Lukonde de Bunia, la capitale provinciale.
La première réaction est celle de l’Eglise catholique. Bien que satisfait de l’avancement de l’état de siège, l’Evêque du diocèse de Bunia, Monseigneur Dieudonné Uringi, demande « plus d’actions » du gouvernement et des Forces armées de la RDC (FARDC) contre les groupes armées, responsables de l’insécurité et massacres de la population en Ituri.
Pour ce prélat catholique, « on ne peut pas supporter très longtemps des personnes, des groupes qui tuent la population innocente comme ça ».
La société civile de l’Ituri à travers son président, Dieudonné Lossa, dit, pour sa part, avoir plaidé auprès du chef du gouvernement pour que l’armée « change de stratégie face à l’ennemi ».
Il s’agit, par exemple, d’anticiper les opérations « d’offensives » contre les groupes armés « au lieu de rester sur la défensive ».
Dieudonné Lossa dit notamment attendre du gouvernement la réhabilitation de certaines routes, de l’aéroport de Bunia et l’électrification de cette ville.
Les acteurs politiques, à travers le caucus des parlementaires de l’Ituri, souhaitent quant à eux voir le démarrage rapide du programme de Désarmement, démobilisation et relèvement communautaire – stabilisation (DDRC-S) et l’installation des animateurs du comité provincial du ce programme.
Ils espèrent voir le gouvernement donner un signal fort contre des combattants armés, afin de faciliter le retour de plus de 1,7 million personnes déplacées dans leurs villages