1.IMMIGRATION
L’immigration désigne l’entrée dans un pays, des personnes étrangères qui y viennent séjourner et y travailler.
Le mot immigration vient du latin immigrare qui signifie «pénétrer dans»…, l’immigration est une migration vue de côté de destination. Elle correspond, à l’immigration vue du coté du pays de départ.
2.LE PROCESSUS PSYCHOLOGIQUE DE L’IMMIGRATION
Selon Judith, S., (Internet) le processus psychologique de l’immigration dépasse beaucoup le simple fait de quitter sa terre natale pour s’installer, définitivement ou pas, dans un autre pays. On peut caractériser ce processus en trois stades: Le premier stade, soit l’émigration, le départ de son pays d’origine, met en cause des questions de motivation. L’émigration commence, en effet longtemps, ou au contraire se réaliser de façon brutale et soudaine. Les séparations qui en découlent font écho aux séparations infantiles, elles remettent en question les liens familiaux et incitent à une révision des valeurs sociales.
b)Le deuxième stade constitué par la migration se réfère à des situations de transition durant lesquelles le pays d’origine est devenu une part du passé, alors que la terre d’accueil n’est pas encore acceptée comme lieu de projection. Les migrants sont déjà partis, mais ils ne sont pas encore arrivés.
c) L’immigration proprement dite, le troisième stade, annonce l’intégration dans le pays d’accueil. Celle-ci se traduit par la capacité de se situer par rapport à une double identité, les références à une double culture et le sentiment d’unicité qui transcende cette dualité.
On pourrait dire que les immigrants courent quelques risques. En effet, ils sont en danger, d’une part, de s’identifier à leur entourage et d’adopter leurs nouvelles acquisitions culturelles comme si elles étaient les leurs, perdant ainsi le contact avec leurs racines.
3.LA NOSTALGIE
Selon JUDITH, S., (idem) la nostalgie se présente comme un état où se mêlent des aspects cognitifs et affectifs. Il s’agit sur le plan cognitif de la mémoire d’un passé révolu et vécu comme tel, d’un espace psychologique impossible à retrouver plutôt que d’actes de mémoire définis par rapport à l’objet perdu. Sur le plan affectif, c’est un sentiment vécu de façon douloureuse par la notion de perte qui s’y rattache, mais aussi à travers la satisfaction de pouvoir se rappeler. Ce sentiment est donc ressenti comme ayant un caractère doux et amer à la fois (ambivalence).
Il peut s’agir, d’une part, d’un état dépressif à caractère mélancolique où le retour à une façon de vivre antérieure prend un rôle central qu’il soit lié à un autre pays, à un autre cadre ou à un autre groupe humain. Cet état pathologique se rattache à un deuil non terminé, pour lequel la renonciation à l’objet perdu est impossible, pas plus que la capacité à s’investir dans de nouveaux objets. Pareillement,
Ce qui caractérise plus les Banyamulenge aujourd’hui, c’est la misère socio-culturelle et l’aspiration à la liberté qui les poussent à l’exil où ils affrontent d’autres problèmes tels que ; le déracinement social et culturel. Ils veulent avoir leur place à l’étranger, voire même dans l’espace occidental c’est-à-dire dans les sociétés ayant accompli un long travail historique.
L’immigration de pays à l’autre est devenue des modes fondamentaux des comportements dont les Banyamulenge sont victimes aujourd’hui, ils se déplacent de pays en pays, d’un camp des réfugiés à l’autre. Lorsque la situation devient tendue, le départ pour « ailleurs» est envisagé facilement. Ils fuient pour chercher quelque chose de meilleur.
4.LES CONSÉQUENCES SOCIOCULTURELLES DE L’IMMIGRATION DES BANYAMULENGE
4.1. Acculturation
Au fur et à mesure que les Banyamulenge perdent leurs coutumes, leurs croyances pour prendre celles des sociétés de pays d’accueil , les difficultés d’intégration s’accentuent. Signalons que l’acculturation ne va pas toujours dans le sens du rapprochement entre la culture , ce qui la différencie de la notion d’assimilation qui n’en est qu’une forme particulière.
Il y a beaucoup de choses qui font obstacle à l’intégration chez les Banyamulenge:
La première barrière, c’est bien sûr les valeurs culturelles, mais aussi tout l’univers social (ensemble des codes et valeurs qui indiquent la participation à cercle fermé etc.…). L’intégration de toutes ces valeurs est un processus qui exige beaucoup de temps et d’ouverture des deux côtés. Pour qu’il y ait vraiment intégration, il doit s’être développé sur un sentiment d’appartenance.
4.2. Stress de l’acculturation
Le stress de l’acculturation apparaît alors comme une réponse pour confronter les situations nouvelles et s’ y ajuster. Le stress de l’acculturation peut se manifester sous différentes formes, telles que la dépression (étant donné la perte des repères, de réseau social etc.), l’anxiété (étant donné la différence du statut socioéconomique, la précarité du statut à l’immigration, la présence des normes et des valeurs en opposition avec celles de culture d’origine, etc.) ou des symptômes psychosomatiques.
4.3. Chômage et paupérisme
Avant tout, quel est le sens de ces deux termes? Selon Nkou J, (2001 : 92) le chômage, est une période d’inactivité pour un travailleur. C’est donc le temps que l’on passe sans travailler. Il existe également le chômage appelé structurel, caractéristique d’un pays sous-développé, où une fraction importante de la population ne peut trouver du travail. Quant au paupérisme, c’est un phénomène social caractérisé par un état de très grande pauvreté d’une population ou d’une fraction de celle-ci. Ainsi définis, le chômage et le paupérisme nous apparaissent comme étant deux plaies dont souffrent les immigrés Banyamulenge se trouvant surtout dans les pays des grands lacs. Signalons que le travail est une activité d’une grande nécessité à la fois physiologique, psychologique mais aussi sociale et morale. Ces personnes qui perdent leur espoir du travail perdent en même temps leur lien social.
4.4. L’exclusion et l’errance
Selon FARINA C., (2008: 19) l’exclusion se définit comme l’action « d’exclure quelqu’un en le chassant d’un endroit où il avait précédemment sa place ou en le privant de certains droits». Plutôt qu’une action, elle se révèle être un processus psychosocial dans la trajectoire d’une personne, où se noue une interaction entre les éléments pouvant être repérés par un versant sociologique. L’exclusion est «la rupture du lien économique, socio-psychologique et culturel». Quand ces liens sont rompus, il ne reste pas grand chose de la personnalité. Cette rupture se traduit par un rejet de l’État vis-à-vis de l’exclus et de l’exclus vis-à-vis de l’État.
4.5.La perte de l’estime de soi
Les Banyamulenge » se définissent comme un groupe ethnique ayant des caractéristiques et des mœurs qui l’identifient comme tel, généralement dans le processus d’enculturation l’individu apprend les formes des comportements admis par son groupe.
En ce moment les Banyamulenge qui se trouvent à l’étranger ont tendance à dissimiler leur identité, par conséquent ils sont souvent sujets à l’humiliation, au mépris, ils manquent complètement les repères identitaires, qui définissent ce qu’ils sont. Bref, le peuple Banyamulenge n’est pas positivement fier de lui-même. Son estime de soi est atteint, entraînant en défense le désir de se cacher ou de disparaître«Car dit-on que vivre c’est appartenir ».
Ainsi donc, nous avons constaté que l’immigration à été presque le facteur déterminant et explicatif du déséquilibre psychique « pertes de repères identitaires, pertes des valeurs socioculturelles, crises identitaires, perte de nationalité, manque d’intégration, nostalgie, l’émoussement social, ainsi qu’un niveau élevé de stress ».
Ces différents problèmes entraînent certains comportement inaccoutumés chez le peuple Banyamulenge tels que l’errance, le dégout de la vie, désespoir, des jeûnes et prières interminables d’ implorer Dieu de pouvoir atteindre les USA, le plus vite possible, et enfin la perte de l’estime de soi .
Tandis que la majorité d’entre eux s’afflue en masse aux USA, même par la voie terrestre via le Mexique . Malgré cela il n’est pas rare de constater ceux qui reboursent chemin et revenir à la case départ ( Pays des Grands lacs) en provenance des USA, leur eldorado.
Somme toute, on dirait que les Banyamulenge sont à recherche d’une chose qu’ils ne savent pas dire quoi?
Au finish qu’il me soit permis de vous balancez un extrait de interview qui a été réalisé au Burundi d’un Munyamulenge ayant perdu son repère identitair.
Il s’agit d’un cas clinique sévère lequel nous aurons à élucider la portée dans nos publications ultérieures.
BIGINA M. Ndakanirwa Fils Bamara
Le citoyen du monde.