Le cauchemar des civils Banyamulenge n’est plus uniquement les MAI-MAI, mais l’alliance de ces derniers avec le groupe armé Gumino, acheté pour massacrer ses propres frères et sœurs aux côtés d’autres alliés de circonstance des MAI-MAI.
En effet, quelques heures après les attaques du 21 Novembre 2023 contre les retournés déplacés de Rurambo, Gumino, un des membres de la funeste coalition a sorti un communiqué rusé et hypocrite, tentant désespérément de faire porter sa responsabilité au groupe d’autodéfense civile, Twirwaneho. Avec ce communiqué, le constat est clair : Gumino entend créer la confusion, mais se perd maladroitement dans un nuage des boucs émissaires et se cache vainement derrière les FARDC et les forces de l’EAC, ces dernières n’étant pas, par ailleurs déployées au Sud-Kivu.
Plaçant leur quartier général commun dans le village de Gitoga qui n’est plus fréquenté par aucun autre Munyamulenge au péril de sa vie, Gumino, une coquille vide qui n’existe plus que par le nom (avec pratiquement comme seuls hommes Nyamusaraba et Fureko, et une poignée des gardes du corps, tous renforcés par les éléments FDLR et un important contingent d’Imbonerakure venus du Burundi à la faveur des accords de coopération militaire bilatérale entre les deux pays) fait le même corps avec les MAI-MAI Rushaba et Kapapa.
Il n’est un secret pour personne qu’ils ont passé des semaines à organiser des réunions et à planifier une série d’attaques conjointes contre les survivants d’avril 2021 (en pleine phase de réinstallation) dont celles du 21 Novembre lancées justement en provenance de Gitoga, transformé en camps des forces armées réservistes Wazalendo, en constituent le coup d’envoi. Et ce, avec l’appui et la complicité des FARDC ayant démissionné de leur noble mission de protection des civils et de leurs biens.
Les Banyamulenge n’attendent plus grand-chose ou plutôt rien des FARDC, du gouvernement et/ou des agences humanitaires. Et c’est après qu’ils ont été frappés de massacres en avril 2021 et que leurs rescapés ayant trouvé refuge à Bwegera sur la RN5 n’ont bénéficié ni protection du gouvernement ni assistance humanitaire des organisations sous la coordination de l’OCHA.
Inutile de rappeler que les déplacés du Nord-Kivu ont fait l’objet du pont humanitaire de l’UE tandis que les sinistrés (de guerre) Banyamulenge sont les oubliés de la charte humanitaire et sont obligés de trouver leurs solutions sécuritaires par leurs propres initiatives.
Même dans le deuil et le chaos sans fin, les dignes fils et filles Banyamulenge, les Twirwaneho continuent de montrer leur capacité à mettre en commun leurs énergies, leurs efforts collectifs et à se sacrifier pour sauver leurs parents et leurs enfants du joug des wazalendo et alliés.
Les Banyamulenge encore (et toujours depuis 2017) en état de choc après un unième assassinat sauvage à Goma d’un de leurs fils Gisore, officier de FARDC ont, plus que jamais perdu confiance dans la volonté des FARDC à protéger les membres de leur communauté. Ils saluent les efforts de résilience Twirwaneho grâce auxquels les rescapés des multiples massacres se sentent moins impuissants devant la machine de leur épuration.
Muhirwa Kirayi Félix